Moyens mnémotechniques pour mémoriser les caractères chinois

Mémoriser un caractère est souvent un casse-tête (chinois!?). Chacun y va de ses moyens mnémotechniques, trouvés çà et là sur des sites, des applis, des forums ou des méthodes…
Bien souvent, ces listes sont limitées, ou mal adaptées, ou inefficaces, et on se trouve devant la nécessité de réaliser son propre moyen mnémotechnique: jeu de mots, historiette, dessin, etc…
Je trouve qu’il serait très intéressant de mettre en commun les moyens que chacun utilise afin de comparer, de trouver un moyen qui nous convient, etc…chacun pouvant y piocher à sa guise et proposer ses propres trouvailles. Qu’en dites-vous? Quelle forme cela peut-il prendre? Sur ce forum ou ailleurs?

J’attends vos réactions et vos propositions…si cela peut vous intéresser.

Michel

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Oui c’est une bonne idée

Voici quelques ressources que j’utilise quand je manque d’inspiration pour mémoriser un caractère chinois :

#1 Le livre « remembering simplified Hanzi » est pas mal pour les débutants. Ils proposent des petites histoires sympa pour mémoriser les caractères de base.

Le seul problème c’est que leurs histoires sont complètement déconnectées de celles d’origine. En plus c’est souvent des jeux de mots avec l’anglais, donc ce n’est pas forcément la ressource que je conseillerais par défaut à un francophone.

Mais bon ça reste une bonne introduction à la mnémotechnique !

#2 Le site 字源查询 permet lui au contraire de connaître l’étymologie exacte ainsi que la petite histoire derrière chaque caractère chinois

Par exemple voici la petite histoire pour le caractère 好 :

Par contre il y a 2 problèmes avec ce site :

  1. Le premier c’est que tout est en chinois. Donc pas du tout adapté aux débutants. C’est dommage parce que c’est quand même cool d’un point de vue culturel de connaître comment certains caractères ont évolué et pourquoi
  2. Le deuxième c’est que le site vous donnera la véritable histoire derrière chaque caractère. Or certains caractères du quotidien ont tellement évolué qu’ils n’ont plus rien avoir avec leur sens d’origine.

C’est le cas par exemple du caractère 那 dont l’histoire d’origine n’aide pas du tout à s’en souvenir.

#3 Le site Hanzicraft

Ce site est super pratique pour décomposer rapidement un caractère en ses différents radicaux. Par exemple pour le caractère 好 ça donne :


Pratique pour se construire sa propre histoire mnémotechnique quand les 2 ressources citées plus haut ont échoué dans leur job

#4 J’aime bien aussi le site Zhongwen.com

C’est une version plus poussée de Hanzicraft. C’est également un site pratique pour retrouver un caractère à partir de ses radicaux, c’est à dire faire l’inverse d’Hanzicraft (un peu comme si on cherchait le caractère dans un dictionnaire papier).

#5 Le site https://www.chinese-characters.org/

Ce site propose parfois une petite histoire mnémotechnique pour se souvenir des caractères les plus communs. C’est un peu le site que j’utilise quand vraiment je manque d’inspiration

BONUS : Le projet CCC

Un site avec beaucoup d’illustrations pour mieux visualiser les composants présents dans chaque caractère chinois.

J’aime bien l’idée générale du site qui est de rassembler en un même terme ( C omposants des C aractères C hinois) tous les composants d’un caractère pour pouvoir ensuite mieux les relier à son sens.

C’est d’ailleurs sur ce principe qu’est basée ma méthode RER A qui permet de mémoriser facilement n’importe quel caractère chinois :

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merci pour ta réponse développée Alex; personnellement, j’utilise beaucoup la version anglaise (anglophone au moins) Hanzicraft. Mais aussi https://fr.wiktionary.org/wiki/Catégorie:Étymologie_graphique_en_chinois
Très riche et très utile pour l’étymologie mais également pour retrouver un caractère à partir d’un ou plusieurs de ses composants. J’ai la chance d’avoir aussi téléchargé « L’idiot Chinois » de K. Rijik, édition 1983, que tu connais sûrement. C’est un classique du genre. J’ai également « chineseetymology » de Oncle Hanzi, en anglais, que tu connais sûrement aussi. Dans ma bibliothèque, je possède aussi « Caractères chinois » de Edoardo Fazzioli, chez Flammarion, qui analyse les 214 clés à raison d’une clé par page, ainsi que « 口才好 » de Christine Euler; Voilà un petit aperçu de mes sources.
Cela dit, je maintiens ce que je disais dans mon message sur le forum, tout cela est bien joli mais, dans de nombreux cas, faire un travail personnel et adapté à soi-même est bien meilleur encore. C’est pourquoi je proposais un forum dédié à ce sujet.

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Bonjour 大家好
Encore des supers bons plans ! merci à tous :slight_smile:

Depuis le premier confinement je travaille sur un lexique que j’avais en tête depuis un bon moment. C’est un site qui devrait aider à la mémorisation graphique des caractères les plus utilisés en Chinois. Il est basé sur le dictionnaire que beaucoup d’étudiants du Chinois doivent connaître : Wenlin, que l’on peut trouver ici : https://www.wenlin.com/ Je précise bien que sans l’utilisation sur le navigateur d’une des extensions citées, ce site n’est pas d’une grande utilité parce qu’il y a déjà de nombreux dictionnaires en ligne bien plus complets, mais il a quelque chose de spécial ! laissez votre email à 打有.com et j’attends les commentaires, les critiques constructives :slight_smile:

Bonjour,
Serait-il possible de partager en mettant sur le forum le téléchargement de cette édition?

bonjour,
la référence que j’avais utilisée il y a qq années n’existe plus; en revanche, une nouvelle édition est disponible sur AMAZON; soit l’édition originale pour environ 100 euros, soit une réédition commentée en plusieurs volumes.

voici une petite contribution qui pourrait être utile
Tous ces caractères ont une même base indiquant la prononciation (青), au ton près qui parfois est le même. Alors, voyons comment les distinguer en fonction du sens fourni par la clé (en rouge dans le texte) et en mettant le bon ton :

青qīng bleu-vert/jeune herbe le vert tendre d’une jeune herbe, bien rase après la tondeuse = 1erT
清qīng clair, pur, net, comme l’eau tranquille d’un lac, bien égale, plane = 1erT
蜻qīng libellule un petit insecte qui ne vole guère plus haut que l’herbe rase = 1erT
鲭qīng maquereau un poisson nage horizontalement dans l’eau = 1er T
晴qíng clair, dégagé comme le ciel permettant de voir le soleil tout en haut = 2e T
情qíng sentiment, amour, émotion, qui poussent le cœur à s’envoler = 2e T

请qǐng inviter; SVP c’est par la parole qu’on invite, on dit SVP = 3e T

Les deux derniers ont une prononciation très proche ; la clé de l’œil indique son sens ; pour le ton :
睛jīng les yeux des Chinois sont comme une fente horizontale = 1er T
精jīng 1/ finesse, fin, raffiné
2/ soigné, intelligent, malin
3/ vitalité, vigueur
4/ essence, substance, sperme

Et voilà ! Vous ne confondrez plus les tons de ces huit caractères, et vous retiendrez mieux leur sens !

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merci pour ce partage!

C’est mon moyen mnémotechnique préféré. Quelqu’un connaitrait-il une application ou un ouvrage susceptible de présenter ce genre de regroupement ?
Merci.

事实上,我们从来不会去分解文字的意思,比如

我也不知道,为什么好=女+子

好就是好,就该这样写

重复写100遍你就会了

comme vous, pourquoi france = f + r + a + n + e, on ne sais pas et on s’en fout, France est France il faut écrire France comme France.

Ce n’est pas faux ! Mais certaines personnes retiennent mieux les choses en décomposant, c’est tout.

Pour le français, certains décomposent en syllabes pour mieux retenir.

Il y a aussi des gens qui apprennent le latin ou qui étudient l’étymologie pour mieux comprendre pourquoi on écrit les mots français tels qu’on les écrit, mais ils sont rares, j’avoue !

Pour ma part, je ne me rappelle jamais des moyens mnémotechniques car ça me fait encore plus de choses à apprendre !

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Cest ca, lassier le mnémotechnique pour les philologues, si vous avez 30 minutes disponible,

soit: comprendre le mnémotechnique de 好
soit: Écrire 100 fois

choisir le deuximere parce que quand nous sommes petits, nous fesons comme ca

Malheureusement, on n’apprend pas aussi vite quand on est adultes.

Je crois que c’est pour ça que pour certaines personnes, écrire 100 fois ne marche pas bien, alors qu’avec les enfants, ça va tout seul.

Je pense qu’il faut laisser les gens choisir ce qui leur convient le mieux, non ?

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laisser l’étude de la composition de 好 aux philologues et se contenter de l’écrire 100 fois est une TRES mauvaise méthode car chronophage, énergivore et inefficace à long terme. En suivant cette méthode, alors il est très simple de ne plus faire aucune erreur d’orthographe en français, il suffit d’apprendre le dictionnaire par cœur! Combien de temps y mettras-tu? Alors qu’avec un minimum d’effort et de temps tu peux comprendre et retenir indéfiniment que « être » s’écrit 是 car, en décomposant et avec un peu d’imagination tu vois un homme (人) sous (下) le soleil (日) = un « être »; ou bien que « chat » s’écrit 猫 car c’est un animal à griffes (犭) qui aime l’herbe (艹) des champs (田). C’est un énorme gain de temps et d’énergie et un gage de retenue en mémoire. Personnellement, je n’ai ni le temps ni l’envie de passer des heures à noircir des pages de centaines de caractères, j’ai mieux à faire. Il suffit alors de lire régulièrement et d’écrire régulièrement des paragraphes pour ne pas perdre la main.

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Bonjour Doudoulolita,

Pour moi, tu as raison : chacun doit trouver sa façon d’apprendre car nous n’avons pas tous les mêmes types de mémoire.

Pour défendre la cause du mnémotechnique, je l’utilisais déjà de temps à autres de façon intuitive.
Mais maintenant quand un mot bloque, je choisis de l’utiliser.
Si l’image crée (ou la phrase) est bonne, je n’ai pas d’effort à faire pour la retenir. Elle apparaît automatiquement (pop up en anglais me semble bien plus proche de la réalité) à mon esprit.
Si elle ne m’aide pas ou est trop lourde, j’en cherche une autre.

Voici deux exemples qui m’ont beaucoup plus et même faire rire :
虍 : rayures d’un tigre
骨 : Gǔ = Os → D2R2 qui fonctionne aussi pour 滑 : Huá = rusé, glissant ce qui convient tout autant à notre petit robot

On peut mettre beaucoup de choses dans la phrase mnémotechnique mais pas tout sous peine de devenir inutilisable.
Par contre, j’ai déjà constaté que la phrase évolue au cours du temps car mes connaissances évoluent aussi et donc certaines informations contenues dans ta phrase mnémotechnique deviennent inutiles.
Et du coup, elle devient plus légère.

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J’en rajoute encore une grosse couche sur le dictionnaire des caractères Outlier, une option payante pour Pleco. J’en ai parlé des dizaines de fois ici mais promis c’est la dernière…

Pour moi c’est un outil indispensable, qui est directement accessible dans Pleco donc pas besoin d’ouvrir un navigateur.
Et je confirme il ne s’agit pas de prise de tête, d’informations inutiles : je vérifie seulement ce dictionnaire quand un caractère ne veut vraiment pas rentrer. Ça prend 10 secondes sur Pleco, après j’oublie. Mais la clarification reste, et aide la mémorisation !

Alors comment ça marche? Un peu de théorie…
(les exemples que je donne ci-dessous sont volontairement assez simples, mais pour les caractères plus complexes ça vaut vraiment le détour)

Déjà il ne s’agit pas de philologie comme j’ai lu plus haut mais de paléographie et de phonologie. En gros les auteurs sont des chercheurs spécialistes qui ont étudié et compilé l’évolution des 2700+ caractères traités dans le dictionnaire (objectif au moins 4000), depuis les plus anciennes traces connues (fouilles archéologiques parfois très récentes) jusqu’à aujourd’hui.

Il ne s’agit pas non plus de donner une « étymologie » (qui est plutôt l’origine d’un mot) ou une histoire permettant de lier un sens à un caractère entier (qui est toujours un peu artificielle).
Ce qu’ils offrent c’est une décomposition claire entre composants
(assez proche de CCC il me semble, je n’ai pas pu regarder en détail, le site rame à mort chez moi)

Ils listent pour chaque caractère proposé :

composants formels
qui utilisent seulement la forme d’un caractère pour décrire visuellement un concept
(note : les composants les + anciens, qui sont devenus de plus en plus rares à mesure que les concepts décris se sont complexifiés)

ex: 取 耳(oreille) + 又 (à l’origine yòu représente non pas une boucle mais une main !)
qui renvoit au sens original de 取 « retirer l’oreille d’une victime pour compter les pertes d’une armée »
qui a finalement évoluer pour signifier « prendre »

composants de sens
qui empruntent le sens d’un composant pour suggérer le sens d’origine d’un caractère composé
ex: 日 à l’intérieur de 晴 suggère qu’il y a un lien avec la météo

composants sonores
qui empruntent la prononciation d’un autre caractère (les plus fréquents)
(exemple 青 à nouveau dans 晴,)

- composants "vides"
qui ont été corrompus au cours de l’histoire par rapport aux composants d’origines, et n’ont plus aucune fonction (formelle, sémantique, ou sonore) dans la structure du caractère

exemple avec 少 où le trait du bas aurait été ajouté simplement pour éviter la confusion avec 小 (les 2 sens étant liés à l’origine)

Les composants sonores sont intéressant car contrairement à ce qu’on pense au départ, ils sont basés sur la prononciation d’origine de ces caractères (au moyen âge chinois en gros).

Ce qui veut dire qu’aujourd’hui des caractères qui sonnent très différemment ont en réalité un même composant sonore.

Savoir repérer cette proximité entre différents sons (ex: gao, hao, qiao pour 高 ci dessous) aide énormément pour mémoriser les caractères et permet même de faire des prédictions sur la prononciation de caractères que vous n’avez jamais étudié !
(Ça permet aussi de comprendre pourquoi, par exemple, tous les caractères qui contiennent 我 ne se prononcent pas wo mais plutôt « e » comme 饿 俄 鹅 etc. À l’époque les natifs les prononçaient de manière très similaires.)

Pour s’y retrouver, chaque composant a une page « system level info » qui donne tous les caractères le contenant et surtout avec quelle fonction. Par exemple ici la « sound series » de 高 montre tous les caractères contenant 高 comme composant sonores.
Vous noterez aussi une info intéressante : 高 est rarement voire jamais utilisé comme composant de sens.

Ils donnent aussi la signification d’origine du caractère et un arbre d’évolution logique de signification au cours de l’histoire. Par exemple ici on passe de « grand » à « avancé » (qui conceptuellement ne sont pas si éloignés)

Pour info la décomposition en composants est déjà présente gratuitement dans Pleco… mais sans vraiment donner plus d’explications.

Ce que le dictionnaire Outlier propose de plus, c’est justement de clarifier quelle fonction aura tel ou tel sous-composant (forme, son, signification, vide) dans la structure d’un caractère.
Et surtout ils donnent un aperçu logique et condensé de l’évolution historique du sens, pour mieux faire le rapprochement entre les origines du caractères et ses usages modernes.

Bon à savoir : si vous n’êtes pas vraiment 100% curieux de toutes les origines paléographiques (niveau recherche universitaire) des caractères, l’édition Essential à 30 dollars est largement suffisante, et surtout elle est mise à jour gratuitement par la suite. Pas besoin de l’édition Expert donc.

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bonjour,
je ne suis pas très avancée. après avoir fait une pause de 2 ans cause covid :frowning: ce que j’ai le plus oublié ce sont les caractères (reconnaissance et écriture). toutes les petites histoires créées pour les mémoriser et répétées sur Anki ont disparu de mon esprit.
du coup, je repars avec le livre de Pedro Ceinos Arcones, Caractères chinois, à partir de leur étymologie et de leur évolution. présentés par thématique : sur l’homme, la femme, le métal, l’eau, les récipients, les fils de soie, etc.
Je créé les cartes sur Anki avec les explications étymologiques et j’espère que cela va les ancrer plus profondément dans ma mémoire tout en me permettant de comprendre le sens du caractère composé au final

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C’est un peu comme Outlier, mais c’est en accès libre, le site « Decode Mandarin Chinese », est assez technique, concernant la formation des caractères, la video que je mets en lien étudie les liens entre les composants phonétiques et la prononciation, ça peut être utile dans la lecture même si il n’y a pas de règle systématique,
Par ex le signe [林] avec diverses combinaisons visuelles aura toujours le son « lín » et le même ton.
Initiale et voyelle identiques mais tons différents : fang, on retrouve toujours le tracé visuel de fang [方].
Ou encore la parenté phonétique de la voyelle entre [非] « fēi », et [排] « pái », la consonne initiale étant différente.
En somme un même composant visuel indique souvent une parenté phonétique mais ça peut aller d’une identité totale jusqu’à une différence totale de prononciation avec le même signe visuel comme entre [也] « yě » " et [地] « dì », ou [他] « tā ».

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La chaîne a l’air excellente, je m’abonne. Celle sur la formation des mots — par combinaison de caractères — m’intrigue beaucoup !

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